IMadame de Lafayette et la nouvelle "La Princesse de Montpensier" ALe roman et la nouvelle au XVIIe siècle entre critiques et succès Le roman et la nouvelle ne sont pas des genres jugés nobles au XVIIe siècle. Alors que la littérature doit se plier aux règles classiques définies par l'Académie française, créée sous l'impulsion du cardinal de Richelieu, roman et nouvelle permettent plus de liberté aux auteurs et plus de fantaisie aux lecteurs. Les définitions des deux termes restent très floues. On peut toutefois noter quelques différences La nouvelle est souvent plus courte. La nouvelle s'intéresse à des sujets plus contemporains. La nouvelle est plus vraisemblable. Roman et nouvelle ont également de nombreux points communs Au cœur de l'intrigue, on trouve souvent une histoire d'amour. Nouvelle et roman subissent les foudres de la critique. On estime qu'ils peuvent corrompre les mœurs. La lecture des nouvelles et romans est associée à un passe-temps féminin. Au début du XVIe siècle, l'écriture de romans et de nouvelles est comparée à une occupation frivole et légère. La Princesse de Clèves est aujourd'hui considéré comme le premier roman historique et psychologique français. À l'époque de sa sortie au XVIIe siècle, il est associé à une roman et la nouvelle connaissent de plus en plus de succès au cours du siècle. Si la pratique de l'écriture romanesque reste encore trop souvent anonyme, elle se développe de plus en plus. Parmi les auteurs, on trouve beaucoup de femmes. Il y a également de nombreuses lectrices. C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles le genre romanesque est sévèrement jugé. BLe mouvement précieux et le succès du genre romanesque Si les femmes s'affirment, tant en femmes de lettres qu'en tant que lectrices, c'est parce que le mouvement précieux se développe. Ce dernier place les femmes au cœur des récits et se concentre sur sa place dans la société. Les précieux entendent non seulement développer une langue plus pure et distinguée, mais également atteindre une forme d'idéal, tant sur le plan de la forme que sur le plan des relations décrites. Les héros précieux sont en quête d'absolu. L'amour précieux est une passion idéale, qui lie deux esprits vifs. Les héros précieux sont parfaits, tant sur le plan physique que sur le plan moral. C'est dans les salons littéraires que l'on discute le plus de littérature. Ces salons, qui fleurissent un peu partout au XVIIe siècle, sont souvent tenus par des femmes, comme Madame de Rambouillet. Ils permettent d'échanger sur des questions de morale, de culture, de sciences. Ces salons marquent beaucoup la vie mondaine. L'une des revues les plus en vogue à cette époque est Le Mercure galant. Elle est à l'origine de la publication de nombreuses nouvelles à succès du XVIIe siècle. Nouvelle et roman se développent de plus en plus, sous diverses formes histoires tragiques, roman comique, roman baroque, etc.. Les livres devenant moins chers, de plus en plus de lecteurs peuvent s'en procurer. Le développement des salons permet une diffusion plus aisée des œuvres romanesques. Madame de Lafayette est une des grandes femmes de lettres du XVIIe siècle, et l'un des plus grands auteurs français. Sa production littéraire, restreinte, brille par son intelligence et son exigence. Son plus célèbre roman, La Princesse de Clèves, est considéré comme un grand roman historique et psychologique. La nouvelle "La Princesse de Montpensier" a été publiée avant, en 1662, de façon anonyme. À son époque déjà , la réception de ses écrits est très positive. Elle s'inspire souvent de faits historiques. Dans "La Princesse de Montpensier", elle utilise les guerres de religion du XVIe siècle comme arrière-plan. Guerre et passion amoureuse sont intrinsèquement liées, provoquant de violents dégâts. Elle met d'ailleurs en scène de nombreux personnages historiques. Seul le comte de Chabannes n'est pas inspiré par un personnage ayant existé. CLa question de la morale Dans l'œuvre de Madame de Lafayette, la question de la morale est prégnante. Cela s'explique déjà par l'époque. Au XVIIe siècle, la littérature est sujette à la censure. Les auteurs doivent respecter les mœurs. La bienséance doit être défendue. Bien que le genre romanesque ne soit pas sujet à des codes et des règles, il se doit de se conformer à la morale. Les héroïnes de Madame de Lafayette, dont la princesse de Montpensier, sont confrontées à la morale. La princesse de Montpensier est mariée au prince de Montpensier mais tombe amoureuse du duc de Guise. Elle ne peut tromper son mari et doit lutter contre sa passion, ce qui crée beaucoup de souffrance. Les questions de morale sont très en vogue au XVIIe siècle, discutées dans les salons. L'art de la conversation est alors à son apogée. La question de l'amour et de la morale est la plus problématique comment doit-on se comporter en société, le respect des bonnes mœurs doit-il triompher sur la passion amoureuse ? DL'idéal de vertu Madame de Lafayette développe l'idée d'un idéal de vertu dans son œuvre. La princesse de Clèves est son héroïne la plus pure, la plus morale, celle qui lutte jusqu'au bout contre les passions de l'âme. La princesse de Montpensier est présentée comme une jeune femme idéale, pleine de grandes qualités. Outre la beauté, elle possède de l'esprit et la grandeur de sa naissance. À plusieurs reprises dans la nouvelle, elle réalise que ses actions et sentiments sont contraires à sa vertu et tente d'agir pour le mieux. La vertu est intrinsèquement liée au sens du devoir. La princesse de Montpensier obéit à ses parents qui la forcent à épouser un homme qu'elle n'aime pas, elle obéit à son rang en repoussant froidement Chabannes qui n'est pas de la même noblesse qu'elle, enfin elle lutte contre sa passion pour le duc de Guise pour ne pas perdre son honneur et entacher son mariage. Toutefois, cette lutte est vouée à l'échec, la jeune femme finit par recevoir la confession d'amour du duc, lui avouer ses sentiments, le voir seul et même le recevoir dans sa chambre. ELa punition de la princesse de Montpensier Sa vertu étant compromise, la princesse de Montpensier subit une punition. En effet, si elle ne consomme pas sa relation amoureuse avec le duc de Guise, elle l'accepte symboliquement. Par ailleurs, dans la nouvelle, Marie se montre cruelle envers Chabannes qu'elle manipule sans le vouloir vraiment, guidée par sa passion. Elle ne correspond donc pas parfaitement à l'idéal de vertu et de bonté auquel elle devrait se conformer. Madame de Lafayette choisit de conclure sa destinée en lui faisant perdre à la fois son amant qui tombe amoureux d'une autre, son époux qui perd toute estime pour elle, et surtout Chabannes, l'homme réellement vertueux et aimant qui lui vouait de sincères sentiments. Cependant, la punition de la princesse de Montpensier ne s'arrête pas là . Elle meurt des suites d'une maladie, seule et sans réconfort. Des liens avec la princesse de Clèves, la grande héroïne de Madame de Lafayette, peuvent être faits. Les deux héroïnes sont mariées et aiment un autre homme que leur époux. Toutes deux luttent contre une passion dévorante. Toutefois, Marie succombe en partie, alors que la princesse de Clèves résiste jusqu'au bout. On peut trouver injuste la fin des deux princesses Marie n'a pas trompé physiquement son époux mais paie le prix de sa conduite par la mort ; la princesse de Clèves, constamment vertueuse, meurt également seule et délaissée. Ces exemples de vertu sont exemplaires, mais donnent-ils envie de se conformer à la morale ? IIL'adaptation de Bertrand Tavernier ALa genèse et la réception du film Le film La Princesse de Montpensier est basé sur la nouvelle de Madame de Lafayette, d'abord adapté par François-Olivier Rousseau. Bertrand Tavernier trouvant l'héroïne trop "femme fatale", il procède à des changements avec l'aide du scénariste Jean Cosmos. Il s'entoure d'un casting constitué principalement de jeunes acteurs, du compositeur Philippe Sarde, du directeur de la photographie Bruno de Keyzer et de l'historien Didier Le Fur. Le tournage s'étend d'octobre à novembre 2009, sur six semaines, pour une sortie sur les écrans français le 3 novembre 2010. La réception critique du film est plutôt positive. On relève en général le sens de la dramaturgie de Bertrand Tavernier qui a réussi à apporter de l'animation et du rythme à un film historique qui aurait pu tomber dans des clichés académiques. BL'adaptation d'un texte classique et précieux 1Les changements Bertrand Tavernier procède à plusieurs changements par rapport à la nouvelle. Tout d'abord, il fait d'une courte histoire de 35 pages un long film de 145 minutes. Il s'attarde à donner vie à des scènes qui sont simplement évoquées dans le récit. Les principaux changements sont La scène du bal elle a lieu dans les coulisses du château dans le film, et non dans la salle de bal, ce qui justifie que Marie ne puisse pas s'apercevoir que plusieurs hommes portent le même costume. Voyant d'abord Guise habillé en maure, lorsqu'elle croise Anjou portant le même masque et les mêmes vêtements, elle le prend pour son amant. La relation charnelle entre Henri et Marie dans la nouvelle, la relation demeure platonique. Dans le film, Henri et Marie consomment leur amour. De nombreuses scènes entre les deux personnages permettent de voir l'attraction érotique qui les lie. L'intérêt de Marie pour la culture Bertrand Tavernier choisit de faire de Marie une jeune femme qui a soif de connaissance et désire apprendre à écrire. Elle pose de nombreuses questions sur des sujets variés à Chabannes, ce qu'elle ne fait pas dans la nouvelle. Le sacrifice final de Chabannes dans le film, Chabannes est tué en défendant une femme enceinte, et non par hasard, même si cela se fait dans les deux cas au cours de la nuit de la Saint-Barthélémy. La fin de la princesse Bertrand Tavernier choisit de ne pas faire mourir la princesse, refusant de juger son comportement. 2La transposition du langage et de la réalité historique Bertrand Tavernier est face à un double problème lorsqu'il s'agit de transposer le langage de Madame de Lafayette Interpréter la langue classique Illustrer les blancs du récit Il faut donc à la fois traduire une langue épurée et restituer les ellipses. Un lecteur d'aujourd'hui ne se rend pas forcément compte de la violence qui existe derrière certains termes classiques. Par ailleurs, Madame de Lafayette respecte la morale puritaine du XVIIe siècle mais l'histoire dont elle s'est inspirée est beaucoup plus charnelle que ce qu'elle retranscrit. Bertrand Tavenier choisit de montrer cette sensualité pudiquement couverte par les mots. Il filme également sans censure Les violentes scènes de bataille afin de restituer l'horreur des guerres de religion du XVIe qui sont l'arrière-plan de l'histoire. La nuit de noces de Marie et Philippe afin de dénoncer une pratique peu courante mais qui existait parfois, dans laquelle la famille assistait à la première nuit des mariés. La violence des parents envers leurs enfants, avec la scène où le père de Marie est prêt à la frapper car elle refuse d'obéir. La reconstitution historique proposée dans le film est vivante. Bertrand Tavernier a utilisé la technique du Cinémascope, il filme parfois avec la caméra à l'épaule pour plus de réalisme, parfois avec une grue pour prendre de la hauteur. Il demande à ses acteurs de ne pas respecter les costumes ou les décors mais de faire sentir que tout cela fait bien partie du quotidien pour les personnages. Par ailleurs, le réalisateur accorde une grande importance à la musique et aux paysages. Ils permettent de traduire les sentiments des personnages. La musique rappelle le XVIe siècle tout en étant une production contemporaine. Les paysages permettent la dramatisation de plusieurs scènes, ils sont souvent filmés en plans très larges pour permettre des mouvements amples aux cavaliers. Bertrand Tavernier a choisi de tourner en Cinémascope pour un rendu plus réaliste. IIILe thème de la passion amoureuse ALa représentation de la passion amoureuse La passion amoureuse est représentée de façons différentes dans le film et dans la nouvelle. Bertrand Tavernier insiste sur le caractère charnel de l'union entre Henri et Marie. Madame de Lafayette s'intéresse plutôt à montrer que Marie croit avoir trouvé un amour idéal avec Guise, digne de l'amour précieux, alors que son amant se montre finalement inconstant et infidèle, l'abandonnant sans même prendre de ses nouvelles. L'amour idéal dans la nouvelle et dans le film est celui que le comte de Chabannes voue à Marie. Homme d'esprit, il est prêt à subir la froideur voire la cruauté de Marie sans jamais l'abandonner. Il fait tout pour la protéger au péril de sa vie et de son honneur. Dans le film, il est celui qui lui permet de s'élever, lui apportant la connaissance et la passion pour les sciences. Grâce à lui, Marie est une femme plus accomplie. Dans la nouvelle, le regard joue un rôle capital dans les relations amoureuses. Les amants existent dans le regard de l'autre, cherchent le regard de l'autre. C'est lui qui trahit les émotions. Plusieurs fois, Marie décide de se fermer au duc de Guise, mais sa vue la replonge toujours dans sa passion. Dans le film, Bertrand Tavernier choisit d'être au plus près des personnages justement pour pouvoir souligner l'importance du regard, les changements émotionnels qu'on peut lire sur les traits des héros. BLes dangers de la passion amoureuse Si Bertrand Tavernier ne condamne pas le désir de Marie pour le duc de Guise et la laisse aller jusqu'au bout de cette passion, il n'en reste pas moins que sa vision de la passion amoureuse n'est pas très éloignée de celle de Madame de Lafayette. Il affirme d'ailleurs que le grand amour de Marie est Chabannes. Toutefois, c'est Guise qui occupe ses pensées. Ainsi, la passion amoureuse jette l'âme dans un trouble puissant. Cet état irrationnel et incontrôlable pousse les âmes les plus pures vers des émotions avilissantes ou des réactions étonnantes. Le sentiment amoureux n'est pas contrôlable. La jalousie est une émotion que Madame de Lafayette associe constamment à l'amour. Marie est jalouse lorsqu'elle apprend que Guise courtise Madame. Anjou, Montpensier et Chabannes sont jaloux de Guise, Guise est jaloux de Montpensier. Cette jalousie entraîne la haine entre les protagonistes. La "rage" les prend et ils se déchirent. Même Chabannes, personnage le plus vertueux, est parfois tenté dans la nouvelle de s'en prendre à Henri. Surtout, l'amour entraîne la souffrance. Il est associé à des états nocifs, la tristesse, le désespoir. L'amour semble n'être fait que de déceptions et de trahisons. Dans la nouvelle, il mène la princesse à la mort, ainsi que Chabannes, dans une certaine mesure. Dans le film, Marie choisit de se fermer à l'amour après avoir perdu Chabannes et découvert la véritable nature de Guise, un homme inconstant et lâche. IVLa psychologie des personnages ALe besoin de liberté de Marie Marie est décrite comme une femme ayant soif de liberté et d'absolu. C'est une femme très belle et très accomplie qui attire le regard des hommes et éveille les plus troublantes passions. Dans le film, Bertrand Tavernier insiste sur son caractère enfantin et innocent. Elle devient ensuite une femme fière et accomplie. Elle s'intéresse particulièrement à la culture et au savoir. Marie se conforme à ce que la société attend d'elle, mais elle veut plus de liberté, plus d'absolu. En cela, c'est une véritable héroïne précieuse. Marie est contrainte par la société dans laquelle elle vit. Elle doit d'abord maintenir sa place de fille et obéir à son père, puis sa place d'épouse, et rester fidèle à son mari. Seulement elle croit voir en Henri un amour idéal. Elle ne peut lutter contre sa passion et s'imagine qu'il l'aime d'un amour aussi fort et sincère que le sien. Son aspiration à la liberté la pousse à ne pas respecter les règles établies. Elle fait de l'amour sa grande histoire, aspirant à une union idéale qu'elle n'aura pas, puisque Henri de Guise n'est pas à sa hauteur. Tout en étant une jeune femme admirable, Marie fait preuve de cruauté envers Chabannes et se montre parfois trop naïve et têtue. Elle n'a pas la vertu et la grandeur de la princesse de Clèves, la grande héroïne de Madame de Lafayette. BLes jeunes hommes autour de Marie Si le comte de Chabannes est un peu plus âgé, les hommes autour de Marie sont aussi jeunes qu'elle. Cette jeunesse entraîne l'urgence et l'énergie. Bertrand Tavernier traduit cette animation en privilégiant constamment le mouvement dans son film, refusant une œuvre académique et figée. Les prétendants de Marie ont tous une psychologie bien définie quoique complexe Le duc de Guise, toujours vêtu de noir dans le film, symbolise l'impulsivité. Il est instinctif, courageux et homme viril, il représente la passion de la chair. Il peut se montrer sincère, seulement son caractère est changeant. Le prince de Montpensier, toujours vêtu de vert dans le film, symbolise la droiture et la vertu. Très amoureux de sa femme, il est profondément jaloux, ce qui le pousse à des emportements violents. Toutefois, il est surtout montré dans le film comme un jeune homme maladroit ne sachant pas trouver les mots justes pour combler sa femme. Le duc d'Anjou, toujours vêtu de rouge dans le film, symbolise le charme et l'esprit. Il est toujours ironique et amusé mais cache un cœur sincère qui désarçonne par sa franchise. Les relations entres ces jeunes hommes sont nourris par la haine et la jalousie. Ils semblent toujours avoir besoin de se confronter les uns aux autres. La rivalité les déchire. CChabannes, un personnage humaniste Les personnages plus âgés sont décevants dans la nouvelle et particulièrement dans le film. Les jeunes gens semblent seuls aux prises avec leur situation et leurs sentiments. Toutefois, le personnage de Chabannes se démarque. Dans la nouvelle déjà , il représente l'amant idéal, l'homme prêt à se sacrifier pour la femme qu'il aime et à tout supporter d'elle. Dans le film, Bertrand Tavernier en fait un grand humaniste. Il lutte contre le fanatisme avec l'éducation et l'ouverture d'esprit. Ancien maître de Philippe, il devient celui de Marie. Avec lui, elle est plus libre qu'avec les autres, elle se montre naturelle et joyeuse. En refusant d'appartenir au camp des huguenots ou des catholiques, le comte de Chabannes exerce sa liberté et se montre courageux. Il refuse de laisser les autres le définir ou lui imposer un code de conduite. Il a le sien, fait de respect et d'amour pour son prochain. Défendant les plus grandes valeurs humaines, il est celui qui permet à Marie de s'accomplir et de comprendre ce que l'amour signifie réellement. Chabannes peut faire penser à Montaigne, grand humaniste du même siècle.
Madama Butterfly est un opéra en trois actes composé par Giacomo Puccini 1858-1924 et représenté pour la première fois au Teatro alla Scala de Milan, le 17 février 1904. Le livret est de Luigi et Giuseppe Giacosa, d’après la pièce de** David Belasco**, basée sur une nouvelle de John Luther Long. Ma solitude est vaste comme la mer, plate comme la surface d’un lac, noire comme la nuit et verte comme la bile. »Giacomo Puccini à son librettiste Adami, le 11 mai 1915 **Distribution** Direction - Karel Mark Chichon***Choeur du Metropolitan OperaOrchestre du Metropolitan Opera ** * Madame Butterfly Cio-Cio-San - Kristine Opolais sopranoSuzuki, servante de Cio-Cio-San - Maria Zifchak mezzo-sopranoB. F. Pinkerton, lieutenant de la Marine des Etats-Unis - Roberto Alagna ténorSharpless, consul des Etats-Unis à Nagasaki - Dwayne Croft barytonGoro,* l'entremetteur* - Tony Stevenson ténorLe Prince Yamadori, riche Japonais - Yunpeng Wang barytonLe Bonze,* l'oncle de Cio-Cio-San* - Stefan Szkafarowsky basseKate Pinkerton,* l'épouse américaine de Pinkerton* - Edyta Kulczak mezzo-soprano**Yakusidé ** - Craig Montgomery baryton**Le Commisaire Impérial ** - David Crawford basse**L'Officier d'Etat Civil ** - Juhwan Lee barytonLa Mère de Cio-Cio-San - Belinda Oswald mezzo-soprano**La Tante de Cio-Cio-San ** - Jean Braham mezzo-sopranoLa Cousine ** - Patricia Steiner sopranoDouleur, l'enfant de Butterfly - Kevin Augustine rôle muet Madame Butterfly **Argument** Acte IUne maison japonaise sur une colline près de Nagasaki. Le lieutenant de la marine américaine Pinkerton vient de l’acquérir et il compte y épouser Cio-Cio San ou Butterfly, une jeune geisha de 15 ans, le matin même. L’entremetteur Goro, qui a organisé la vente ainsi que le mariage », fait visiter la maison au nouveau propriétaire. Il lui présente les domestiques japonais et en particulier la fidèle servante de Butterfly, Suzuki. Sharpless, le consul américain, est invité aux noces. Il désapprouve la conduite de Pinkerton et ce simulacre de mariage. Toutefois, Pinkerton se moque des scrupules de son ami, se dit ensorcelé par la petite japonaise et prévoit déjà , après cette brève liaison, d’épouser en véritables noces » une américaine. Butterfly arrive, accompagnée par sa mère et ses amies. Après les salutations d’usage, Pinkerton fait visiter la maison à sa fiancée ». Elle y dépose quelques objets, dont un étui mystérieux. Goro apprend à Pinkerton qu’il contient le couteau avec lequel le père de Butterfly s’est fait Hara-Kiri. Butterfly confie à son futur époux qu’elle s’est convertie en secret à sa religion. Le reste de la famille et quelques officiels arrivent, la cérémonie peut avoir lieu. Celle-ci est rapidement expédiée et le consul Sharpless quitte les lieux non sans avoir encore une fois mis en garde son ami Attention, elle y croit ». Les réjouissances s’apprêtent à commencer quand l’Oncle Bonze de Butterfly débarque, furieux, révélant à l’assemblée que la jeune fille a abandonné la foi de ses ancêtres. Il la maudit et ordonne à tous de la renier sur le champ. La famille pousse des cris de réprobation et quitte la maison. Pinkerton console Butterfly qui se dit reniée mais heureuse ». Commence alors leur nuit de noces… Madame Butterfly Acte I © Acte IIDans la maison, Suzuki prie pour sa maîtresse. Pinkerton est parti depuis trois ans, elles vivent à présent dans une certaine misère, et Butterfly attend sans répit le retour de son mari. Elle refuse de se rendre à l’évidence. Le consul Sharpless arrive, il apporte une lettre de Pinkerton. À la seule vue de la lettre, Butterfly est transportée de joie. Sharpless est embarrassé car la lettre ne contient pas de bonnes nouvelles pour Butterfly. Pinkerton est bien de retour mais il n’a aucune intention de revenir auprès d’elle. Avant qu’il ait pu lui en délivrer le contenu, arrive Yamadori, un riche japonais qui demande sans relâche la jeune fille en mariage. Celle-ci refuse une fois de plus. Après le départ de Yamadori, Sharpless entreprend de lire la lettre à Butterfly qui l’interrompt sans cesse. Exaspéré, désespéré, Sharpless finit par lui demander ce qu’elle ferait si Pinkerton ne devait jamais revenir. Butterfly chancelle mais se reprend et lui présente son petit garçon, né après le départ de Pinkerton, en demandant si son père aura le cœur de l’abandonner. Bouleversé, Sharpless promet de transmettre le message et s’en va. On entend le canon du port qui salue l’arrivée d’un navire. C’est celui de Pinkerton. Butterfly triomphe et ordonne à Suzuki de cueillir toutes les fleurs du jardin pour décorer la maison. Puis elle revêt sa robe de mariée, et s’installe avec son enfant et Suzuki derrière une cloison dans laquelle elle a fait trois petits trous pour guetter le retour de son époux. La nuit est longue, l’enfant et Suzuki se sont endormis. Butterfly, seule, attend toujours… Kristine Opolais Cio-Cio-San & Roberto Alagna Pinkerton in Puccini’s ©Marty Sohl/Metropolitan Opera Acte IIIL’aube se lève. Butterfly a attendu en vain toute la nuit. Suzuki la persuade d’aller se reposer, lui promettant de l’appeler dès l’arrivée de Pinkerton. Butterfly part dans sa chambre. Sharpless arrive avec Pinkerton, Suzuki veut prévenir sa maîtresse mais ils l’arrêtent. Suzuki aperçoit une jeune femme dans le jardin Kate, l’épouse américaine ». Les deux hommes lui révèlent qu’ils sont venus pour l’enfant. Pinkerton, accablé de remords et comprenant soudain la cruauté de sa conduite, s’enfuit en laissant à Sharpless le soin de tout arranger. Kate fait promettre à Suzuki d’obtenir l’enfant. Butterfly, réveillée, entre et en apercevant le Consul, cherche son mari. Elle découvre l’américaine et comprend qu’on lui cache quelque chose. Peu à peu, la réalité se fait jour, elle doit renoncer à son mari et lui abandonner leur enfant. Elle accepte à une condition qu’il vienne lui-même chercher son fils. Sharpless et Kate partent. Elle ordonne à Suzuki de la laisser seule. Suzuki sort mais laisse entrer l’enfant. Butterfly fait ses adieux et lui bande doucement les yeux, puis elle sort le couteau de son père de son étui, lit la devise inscrite sur la lame, et se tue. Pinkerton arrive quand elle rend son dernier soupir. **► Bande-annonce de Madame Butterfly de Puccini ** Pour afficher ce contenu Youtube, vous devez accepter les cookies cookies permettent à nos partenaires de vous proposer des publicités et des contenus personnalisés en fonction de votre navigation, de votre profil et de vos centres d'intérêt. ► Air de Butterfly Un bel dì, vedremo » - Acte II, extrait de Madame Butterfly de Puccini interprété par Maria Callas **Bibliographie** - Madame Butterfly de Giacomo Puccini, Avant-scène opéra n° 56 Giacomo Puccino de Marcel Marmat - Fayard Puccini de Sylvain Fort préface de Roberto Alagna - Actes Sud trait rouge **Pour aller plus loin **Le livret en italien et en anglais L’œuvre originale de John Luther Long anglais TRAIT
Deces témoignages, il ressort que les contemporains attribuèrent au démon (ayant d'abord œuvré pour la conclusion d'un mariage inégal) la mort de la connétable de Montmorency, et que, près d'un siècle plus tard, et peu avant la mort du Grand Condé, petit-fils de Louise de Budos, se répandit le bruit d'une apparition : à une fenêtre du Cabinet des armes de Chantilly, l'on a vu un Réveillons l’Ardeur »… de l’Esprit Critique… sur le coquin » poème Ah ! vous dirais-je Maman , attribué à la fille de Mme de Sévigné Nous recevons, et nous lisons sur la Toile, régulièrement, un poème coquin » attribué à la fille de Mme de Sévigné… sur lequel, curieux et décodeurs, nous avons tenté de chercher une source sérieuse. Résultat d’une première recherche rapide… et un peu rationaliste. La seule certitude semble être que ce texte a été chanté par Colette Renard, sur des paroles de Guy Breton et une musique de Raymond Legrand. Autre lettre contestée. Correspondance. C’est comme la prétendue lettre à sa fille qui va se marier, dans laquelle madame de Sévigné raconte sa propre nuit de noces en donnant quelques conseils à celle qui est en principe vierge, pour faire jouir son mari et prendre elle même du plaisir … » FG, Ah ! vous dirais-je Maman » Poésie attribuée à la Marquise de Grignan, fille de Mme de Sévigné 1660? dont la provenance est discutée voir la dernière note de la page, extraite de Wikipédia . Ah ! vous dirais-je Maman A quoi nous passons le temps Avec mon cousin Eugène ? Sachez que ce phénomène Nous a inventé un jeu Auquel nous jouons tous les deux. . Il m’emmène dans le bois Et me dit déshabille-toi . Quand je suis nue tout entière, Il me fait coucher par terre, Et de peur que je n’aie froid Il vient se coucher sur moi. . Puis il me dit d’un ton doux Écarte bien tes genoux » Et la chose va vous faire rire Il embrasse ma tirelire Oh ! vous conviendrez Maman Qu’il a des idées vraiment ! . Puis il sort, je ne sais d’où Un petit animal très doux, Une espèce de rat sans pattes Qu’il me donne et que je flatte. Oh ! le joli petit rat ! D’ailleurs, il vous le montrera. Et c’est juste à ce moment Que le jeu commence vraiment. Eugène prend sa petite bête Et la fourre dans une cachette Qu’il a trouvée, le farceur, Où vous situez mon honneur. . Mais ce petit rat curieux, Très souvent devient furieux. Voilà qu’il sort et qu’il rentre Et qu’il me court dans le ventre. Mon cousin a bien du mal A calmer son animal. . Complètement essoufflé, Il essaye de le rattraper. Moi je ris à perdre haleine Devant les efforts d’Eugène. Si vous étiez là , Maman Vous ririez pareillement. Au bout de quelques instants Le petit rat sort en pleurant. Alors Eugène qui a la tremblote Le remet dans sa redingote. Et puis tous deux, nous rentrons Sagement à la maison. . Mon cousin est merveilleux Il connait des tas de jeux Demain soir, sur la carpette Il doit m’apprendre la levrette Si vraiment c’est amusant Je vous l’apprendrai en rentrant. . Voici ma chère Maman Comment je passe mon temps. Vous voyez je suis très sage. Je fuis tous les bavardages Et j’écoute vos leçons Je ne parle pas aux garçons. Parmi les sources non directes et peu vérifiables . Sources Critiques, extraites de Wikipédia Françoise de Sévigné, née à Paris le 10 octobre 1646 et morte le 13 août 1705 à Marseille, dans le quartier de Mazargues, comtesse de Grignan, est la principale destinataire des lettres de sa mère, Madame de Sévigné. Conjointe François Adhémar de Monteil de Grignan Parents Henri de Sévigné Marie de Rabutin-Chantal, marquise de Sévigné Enfants Pauline de Simiane Marie-Blanche Louis-Provence … » Discussion sur le poème et sa supposée provenance – La version grivoise est-elle vraiment ancienne ? L’article dit Une vieille1 version grivoise a été adaptée par Guy Breton paroles, Raymond Legrand musique et Colette Renard interprétation2. » ↑ On peut lire une allusion à cette chanson dans Le Journal amusant 1/7/1893, p. 3 ↑ Album Chansons gaillardes de la vieille France 1960. Quelle est l’allusion du Journal amusant à une vieille chanson grivoise ? Ceci, peut-être Une carotte, c’est quand je dis à maman que je vais au cours et que je vais me balancer avec mon cousin Eugène » ? La ressemblance me semble bien mince. Dans la chanson grivoise, la fille se confie naïvement à sa mère, ici elle lui ment. D’après une recherche Google, cousin Eugène » se rencontrait dans le genre vaudevillesque dans les années 1810 et 1820, dans un contexte qui n’a rien à voir avec une parodie de Ah vous dirai-je maman ». Les 200 premiers résultats d’une recherche Google sur maman » et cousin Eugène » ne donnent pas la moindre trace d’un prototype de la version chantée par Colette Renard. Pour moi, le Journal amusant de 1893 ne prouve pas qu’une version grivoise ultérieurement adaptée par Guy Breton ait déjà existé en 1893. On lit sur divers sites Internet que la version grivoise, identique à celle que chantait Colette Renard, est l’œuvre de Mme de Grignan, fille de Mme de Sévigné, mais c’est certainement un bobard outre que la version originale est du 18e siècle et ne peut donc pas avoir été parodiée au 17e, la langue et surtout la versification de la version chantée par Colette Renard ne sont pas celles du 17e siècle. Même pour le 19e siècle, la versification de la version Colette Renard me semblerait bien relâchée mais bon, le vers libre » date des dernières années du 19e siècle, donc je n’insisterais pas là -dessus. Bref, il me semble que rien ne prouve que Guy Breton ait adapté une version grivoise préexistante. Notre article donne un lien vers une version grivoise publiée en 1834 Récit naïf d’un enfant rapporteur, Le chansonnier omnibus Paris, 1834, p. 62, mais cela n’a rien à voir avec la version de Breton. Marvoir discuter 14 décembre 2013 à 1119 CET. Vous semblez avoir raison; la confusion vient de l’erreur d’attribution de la chanson au mauvais album de Renard; voir —Toyotsu discuter 14 décembre 2013 à 1305 CET ci-dessus, des illustrations de M. Crespin, volontairement un peu décalées Premier Commentaire C’est comme la prétendue lettre à sa fille qui va se marier, dans laquelle madame de Sévigné raconte sa propre nuit de noces en donnant quelques conseils à celle qui est en principe vierge, pour faire jouir son mari et prendre elle même du plaisir. Elle est fausse et pourtant, circulant dans les cours de lycées, elle a fait bander bien des adolescents et mouiller bien des adolescentes. » FG 11 . création, Remerciements à FG, LP, FR pour leurs infos, correspondances et encouragements.